CVR : « Le salut d’un peuple repose sur la réconciliation »

jeudi 21 janvier 2021,par Jean-Bosco Nzosaba

Le président de la CVR est formel : la réconciliation est importante pour un pays comme le Burundi. L’ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye l’a souligné au cours d’un atelier sur le rôle des confessions religieuses sur la gestion des mémoires, organisé ce lundi 18 janvier par la CVR en collaboration avec Tearfund. Les participants se sont avérés assoiffés de la vérité.

Pour le président pays de l’ONG Tearfund, Désiré Majambere, les leaders religieux doivent apporter leur concours dans la gestion des mémoires : « La CVR est en plein processus de recherche de la vérité et procède aux exhumations des restes humains, mais le peuple touché vit avec les religieux. Ils doivent être sensibilisés pour mieux accomplir leur tâche d’apaiser les cœurs ».

Le message de Tearfund est clair : « Seul l’amour et le pardon prônés par les leaders religieux pourront apaiser les esprits touchés par la passée du Burundi ». Pour lui, le pardon doit piloter la gestion des mémoires, afin de ne pas recourir à la vengeance. « Et c’est là, le rôle des églises ».

Lors de son exposé, le président de la CVR Pierre claver Ndayicariye est revenu sur quelques chiffres en rapport avec les événements sanglants de 1972 dont la CVR s’est occupée en premier lieu : 8 grandes fosses communes ont été découvertes en province Karusi avec des restes de 7.348 victimes, 11 à Gitega avec des ossements de 3.630 victimes, 34 à Makamba avec 1.680 victimes, 16 fosses communes à Rumonge avec 813 victimes et 7 à Ngozi avec 113 victimes », a tenu à détailler le président de la CVR.

Au cours des auditions de l’année 2020, fait-il savoir, la commission s’est entretenue avec 374 personnes ressources, soit 181 au centre du pays, 113 à Makamba et 80 à Rumonge.

La Commission a eu accès à des informateurs de première main, des acteurs actifs des violations massives des droits de l’Homme de 1972 et des victimes ayant une moyenne d’âge de 60 ans.

Le président de la CVR insiste sur l’idée que le travail de la CVR n’est pas de raviver la haine, mais plutôt de chercher la paix et la réconciliation. Selon lui, le salut d’un peuple repose sur réconciliation.

Tous les participants, composés en gros par les leaders religieux, ont été unanimes sur la quête de la vérité, afin de cheminer vers le pardon bien fondé.
Source : Iwacu

 

 

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